(français ci-dessous) ↧
St. Stephen´s Hospital, site of the most brutal massacre of the
Battle of Hong Kong
Le St. Stephen's Hospital, site du massacre le plus brutal de la
bataille de Hong Kong
Christmas Eve, 1941 was not a time of peace on earth goodwill towards men on the Island of Hong Kong. The battle had been raging for 16 days, 11 of them on the island. The shellng and the bombing had been brutal. The casualties from ground combat, much of it man to man with cold steel and rifle butt, were heavy. Many of the wounded had been taken to St. Stephen´s Hospital that was in an isolated position that the Japanese had to get by in order to reach Victoria.
It was December 25th., about 7:30 in the morning, somewhere around there, when we were taken prisoner. Those of us able to walk were hazed along into two rooms upstairs. The room had just a divider. You could go into one room from the other although the doors could be closed to the balcony. After they put us in there they went downstairs and bayoneted the wounded right in their beds."
Other witnesses have described that the screaming that came from downstairs were like screams from hell. One can imagine the scene of horror as the Japanese, in an orgy of wild and wanton killing, stabbed, slashed and beat the helpless victims to death in their hospital beds. Blood spattered the walls, the floor, even the ceilings as the Japanese went through the ward like mad men. The truth is even worse than one can imagine.
Babin: "The Japanese who bayoneted those helpless people in their beds just did it. They showed no emotion afterwards. It was just a job to be done. Nothing could have been done to stop them. First of all there was the language barrier, but the other thing is they just wouldn’t listen.
The slaughter had been done so efficiently that it was impossible to believe that one human being could do such savage things to another human being. But, it had been done.
It was a terrible death that those men met. When we were taken downstairs every detail is still clear in my mind. I saw two bodies in the hallway. Both of them had been horribly mutilated."
Others have described that they had their ears cut off, their tongues cut out, and their eyes gouged from their sockets and hanging down on their cheeks. "They were a terrible mess." There were pools of blood everywhere. The stench of blood, excrement, urine and vomit just filled the air. It was a horrible scene.
Babin: "After the war a Japanese was questioned about the massacre that had taken place and he said it should never have happened. But it did. He said 14 of his soldiers had been executed, or chastised, after the incident. That may, or may not, be true."
Hatred filled the hearts of those who witnessed the aftermath that morning.. Anger filled every fibre of their beings. But, they were helpless to do anything. Alfred Babin had one more gruesome task to do.
At first we took the Identification Tags off the bodies, and we were collecting them. Then a Japanese guard came along and, at that time we didn't know what he was saying, said 'Da me, da me!', meaning no. He took the tags and he threw them on the fire.
There were about 75 bodies in and around the hospital and we tossed them into the fire. Not all of them were Canadian. Some were British and some HKVDC.
I never saw the Nursing Sisters. Not too many people did. The British buried them in a separate place. The Canadian Nursing Sisters were at Bowen Road Hospital. They were all right. Nothing happened to them, they were treated very well."
Those who did see the British Sisters were horrified by what they saw. The Nurses had been violated and badly mutilated. One of them had been practically beheaded. Another Sister escaped the killing but was badly wounded. She had spent the night hiding under the dead body of one of her friends.
Other witnesses have described the burning of the bodies. They described the sickening smell of burning human flesh and hair--how the bodies curled into a fetal position, or how their backs arched as the fire caused them to shrink and blacken--how the flames flared as the body fat melted--how the bodies emitted an unearthly whuhhh as the air in the lungs expanded and forced its way out of the mouth. It was a peek into hell.
A few days later the remaining troops were marched to POW camps and began another battle, the battle just to stay alive one day at a time. For forty-four long almost unendurable months Alfred Babin spent unspeakable months as prisoners of the Japanese, at first in Hong Kong. In 1943, he was transferred to Japan where he was incarcerated in the infamous Camp 5B and forced to perform slave labour.
The memories of hunger, pain and total exhaustion are those he most remembers of those dark days. His will to survive and thoughts of family and friends brought him through the ordeal. He took it one day at a time with the fact that the allies would eventually win the war and he would be free. Freedom came when the second Atom Bomb was dropped on Nagasaki. "Work stopped when the first Bomb was dropped and I , along with the other POW's enjoyed some rest." In late 1945 he returned home to Canada.
La veille de Noël 1941 n'a pas été un moment de paix sur Terre et de bonne volonté générale sur l'île de Hong Kong. Cela faisait 16 jours, dont 11 sur l'île même, que la bataille faisait fureur. Le bombardement avait été brutal. Les morts issues du combat sur le terrain étaient nombreuses, la plupart d'entre elles le résultat de combat simple d'hommes armés d'acier et de bout de crosse. Plusieurs des blessés avaient été emmenés au St. Stephen's Hospital, dont la position isolée devait être prise par les Japonais avant d'atteindre Victoria.
Babin : « Nous étions dans le St. Stephen's Hospital tandis qu'avançaient les Japonais. Ils ont entouré l'hôpital et les soldats japonais ont frappé la porte de leurs bouts de crosse en exigeant qu'on les laisse entrer. Le Colonel Black est allé à la porte et a commencé à protester. Les Japonais l'ont tué à coup de balles.
C'était le 25 décembre, à environ 7 h 30, qu'on nous a faits prisonniers. Ceux d'entre nous qui pouvaient marcher se sont fait bousculer jusqu'à deux pièces à l'étage supérieur. La pièce n'avait qu'une cloison. On pouvait entrer dans une pièce à partir de l'autre, bien que les portes pouvaient être fermées au balcon. Après qu'ils nous ont placés là, ils sont descendus en bas et ont passé les blessés à la baïonnette, alors qu'ils étaient au lit. »
D'autres témoins ont décrit les cris qui venaient d'en bas comme étant des cris d'enfer. On peut s'imaginer la scène d'horreur tandis que les Japonais, en une orgie de tuerie sauvage et malveillante, poignardaient, tailladaient et battaient les victimes sans défenses dans leur lit d'hôpital. Le sang giclait contre les murs, le plancher et même le plafond tandis que les Japonais traversaient le pavillon comme des forcenés. La vérité est encore pire que ce qu'on peut s'imaginer.
Babin : « Les Japonais qui ont passé ces gens sans défense à la baïonnette alors qu'ils étaient au lit l'ont tout simplement fait. Ils n'ont trahi aucune émotion par la suite. Ce n'était qu'une tâche à accomplir. Rien n'aurait pu les arrêter. D'abord, il y avait la barrière des langues, mais aussi, ils n'écoutaient tout simplement pas.
Le massacre avait été exécuté de façon si efficace qu'il était impossible de croire qu'un être humain pourrait poser des gestes aussi sauvages envers un autre. Mais c'était le cas.
Ces hommes ont connu une mort terrible. Je me souviens de chaque détail, de lorsqu'on nous a emmenés en bas. J'ai vu deux cadavres dans le couloir. Les deux avaient été horriblement mutilés. »
D'autres ont décrit des cadavres avec les oreilles et la langue coupées, ainsi que les yeux sortis de leurs orbites et qui leur pendaient jusqu'aux joues. « C'était un vrai dégât. » Il y avait des flaques de sang partout. La puanteur du sang, de l'excrément, de l'urine et du vomi empestait l'air. C'était une scène horrible.
Babin : « Après la guerre, un Japonais s'est fait questionner au sujet du massacre qui avait eu lieu et il a dit que cela n'aurait jamais dû arriver. Mais c'est arrivé. Il a dit que 14 de ses soldats avaient été soit mis à mort, soit réprimandés, après l'incident. Ça pourrait être vrai ou non. »
Ceux qui furent témoins de l'incident ce matin-là étaient attisés par la haine. La rage les possédait au plus haut point. Cependant, ils étaient impuissants. Alfred Babin eu une dernière tâche macabre à accomplir.
Babin : « Le 26 décembre au matin, quatre d'entre nous ont reçu des civières et on nous a ordonnés d'amasser les cadavres et de les brûler. Nous avons bâti un énorme feu de matelas et autre chose et les avons allumés. Nous étions quatre, deux par civière, et toute la journée nous avons placé les cadavres sur la civière, les avons apportés au feu et les y avons jetés. »
Au début, nous prenions les plaques d'identité des cadavres et nous les collectionnions. Puis, un garde japonais est arrivé et, à ce moment nous ne comprenions pas ce qu'il disait, il disait « Da me, da me ! » ce qui voulait dire non. Il a pris les plaques et les a jetées au feu.
Il y avait environ 75 cadavres dans l'hôpital et dans les alentours et nous les avons jetés au feu. Ils n'étaient pas tous canadiens. Certains étaient britanniques et d'autres du HKVDC.
Je n'ai jamais vu les infirmières militaires. Peu de gens les ont vues. Les britanniques les ont enterrées ailleurs, séparément. Les infirmières militaires canadiennes étaient au Bowen Road Hospital. Elles étaient saines et sauves. Rien ne leur est arrivé, elles ont été bien traitées. »
Ceux qui ont vu les infirmières britanniques ont été horrifiés de ce qu'ils ont vu. Elles avaient été violées et terriblement mutilées. Une d'entre elles avait presque été décapitée. Une autre infirmière a échappé au massacre mais a été grièvement blessé. Elle avait passé la nuit cachée sous le cadavre d'une de ses amies.
D'autres témoins ont décrit l'embrasement des autres cadavres. Ils ont parlé de l'odeur nauséabonde de la chair et de la chevelure humaines qui brûlent; de comment les cadavres se courbaient en position fétale, ou de comment leur dos se cambrait lorsque les flammes les rétrécissaient et les noircissaient; de comment les flammes sautaient lorsque la graisse humaine fondait; et de comment les cadavres émettaient un gémissement surnaturel alors que l'air dans les poumons se dilatait et se forçait un chemin par la bouche. C'était un regard sur l'enfer.
Quelques jours plus tard, on a fait marcher les troupes qui restaient à des camps de PGs. Là a commencé une autre bataille, celle de survivre, un jour à la fois. Pendant quarante-quatre long mois presqu'impossibles à endurer, Alfred Babin a passé des moments épouvantables comme prisonnier des Japonais, d'abord à Hong Kong. En 1943, on l'a transféré au Japon où il a été interné dans le tristement célèbre Camp 5B et obligé de travailler comme esclave.
La faim, la douleur et la fatigue absolue sont les souvenirs qui lui restent le plus de cette sombre époque. Son instinct de survie et le souvenir de ses proches l'ont aidé à supporter l'épreuve. Il a vécu un jour à la fois avec la certitude que les Alliés gagneraient la guerre à la fin et qu'il serait libre. La liberté lui est venue lorsqu'on a lâché la deuxième bombe atomique sur Nagasaki. « Le travail s'est arrêté lorsqu'on a lâché la première bombe. J'ai pu me reposer, en compagnie des autres PGs. » Vers la fin de 1945, il a été rapatrié au Canada.